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Le BIM est la dernière chance des architectes de re-devenir les maîtres d'oeuvre qu'ils ont


3D model

Je ne sais pas si le BIM est l’avenir de l’architecture, mais il est, à coup sûr, celui des architectes!

Après la HMONP, qui a notoirement amélioré les acquis initiaux quant à l’exercice du métier d’architecte, le BIM est la procédure qui permettra aux architectes de re-devenir les maîtres d’œuvre qu’ils ont pour beaucoup cessé d’être. Pour ceux de mes confrères qui suivent encore leurs chantiers (sic), ils ont tous pu constater à quel point les « défauts de synthèse » polluent et dégradent leurs projets depuis près de quinze ans maintenant, alors que l’essentiel de la profession se bat au quotidien pour essayer de constituer des dossiers de conception aboutis… Si l’on remonte la chaîne des responsabilités, les constats suivants peuvent être faits:

  • Le basculement des marchés publics vers le privé (architectes-promoteurs, VEFA, CPI, conception-réalisation et autres montages) a eu pour première conséquence l’éclatement de la maîtrise d’œuvre en une armée mexicaine, le plus souvent “pilotée” par un ingénieur qui n’a pas la maîtrise de la conception du projet, quand il n’est pas un véritable “cost-killer” ! L’architecte est alors cantonné à une espèce de “directeur artistique”. Mais n’est pas Jean Nouvel qui veut…

  • Les honoraires peau de chagrin de la maîtrise d’œuvre dans son ensemble n’incitent plus nos partenaires techniciens à faire un réel travail de conception aboutie et maîtrisée. Poussés en cela par les majors et les promoteurs qui “dealent” en amont pour, soi-disant, mieux maîtriser les coûts (re-sic), les ingénieurs (lorsqu’ils sont missionnés, ce qui devient rare) ont fini par produire des plans des fluides majoritairement “unifilaires” (comment vérifier la synthèse des réseaux de cette façon ?!) et des CCTP, devenus des “barnums” plutôt que des “parapluies” pour se protéger des vides qu’ils génèrent en exécution.

  • Les architectes, qui n’acceptent plus d’être les boucs émissaires sur des chantiers devenus des guerres de tranchée faute de budgets sérieusement établis (la Philharmonie de Paris en étant aujourd’hui l’exemplaire paroxysmique), abandonnent ces phases d’exécution, le plus souvent contraints par la maîtrise d’ouvrage privée elle-même, avec pour conséquence des dénaturations des projets parfois regrettables.

  • Les chantiers sont le révélateur immédiat de ces défauts de synthèse qui alimentent depuis vingt ans la machine infernale de l’argumentaire négatif des majors à l’égard des architectes, qui cherchent par là à s’en débarrasser (comme des lois qui les protègent encore un peu…) et exploitent à l’envi ces défaillances pour récupérer marchés et missions de “conception”-réalisation et, in fine, de PPP.

  • Pour les architectes qui visitent régulièrement des opérations similaires aux leurs dans des pays comme l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, la Belgique, et de façon encore plus éclatante dans les pays nordiques, le désespoir les gagne (ou les gagnaient ?) de ne plus jamais voir en France des bâtiments aussi bien maîtrisés et réalisés ! C’est pourquoi le BIM constitue la dernière chance pour les architectes de re-devenir les maîtres d’œuvre qu’ils ont cessé d’être.

  • Cette synthèse qui fait aujourd’hui tant défaut en France va pouvoir “remonter” en phase d’études et y être intégrée à la maquette numérique.

  • Les membres de la maîtrise d’œuvre vont enfin re-travailler réellement ensemble et de façon concertée et maîtrisée: le BIM manager est ainsi essentiel et je suis convaincu que l’architecte, anciennement mandataire de la MOE, doit assurer ce rôle.

  • Nos partenaires ingénieurs sont ainsi obligés de concevoir leurs ouvrages en étroite collaboration avec l’architecte, non seulement en 3D mais également, et c’est là le plus important, de façon coordonnée entre eux (gros œuvre, fluides et “enveloppes” du bâtiment) et en assurant la synthèse générale dès la conception.

C’est ainsi que la maîtrise d’œuvre pourra retrouver la maîtrise de sa conception, mais également la maîtrise économique du projet qui permettra un engagement objectif le plus en amont possible, cet argument trop souvent utilisé de manière fallacieuse lorsqu’une entreprise s’engage au niveau de l’APS. Lors des journées de l’Architecture qui annonçaient l’arrivée des PPP en France, l’architecte Guy Autran expliquait déjà que cet engagement prématuré s’accompagnait de la fin du processus architectural!

J’insiste néanmoins sur l’étroite collaboration qui doit redevenir la règle entre les divers acteurs de la MOE. Sans architecte, pas de projet architectural, mais sans ingénieurs, pas de réalisation de qualité! Il est impératif que les architectes et les ingénieurs contractent ensemble en se constituant en équipe unie et solide.

La grande question reste cependant celle des moyens financiers pour le déploiement de cette nouvelle méthodologie chez tous les architectes. Il s’agit bien entendu des honoraires, mais également de l’équipement et de la formation des architectes. Il faut savoir que les instances et la tutelle s’orientent dans le bon sens pour accompagner notre branche et l’aider à franchir collectivement ce pas. Sylvia Pinel a d’ores et déjà annoncé 20 millions d’euros pour un “plan de transition numérique du bâtiment”.

Aux architectes de se saisir de cette opportunité qui représente une (dernière?) chance de regagner la confiance de nos commanditaires, à commencer par le grand public.

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